Dans son livre Leurs gestes disent tout haut ce qu'ils pensent tout bas, le synergologue Stephen Bunard aborde ce qu'il appelle " les paupières lourdes ". Ce phénomène à peine perceptible à l'oeil nu, où l'une de nos paupières peine à remonter en situation de fatigue émotionnelle. Et l'auteur de citer Dominique de Villepin au fil de l'affaire Clearstream, ou encore Manuel Valls, soumis à un stress de performance lorsqu'il était ministre de l'Intérieur (page 221). Dans cet ouvrage particulièrement fidèle au contenu des formations dispensées par Philippe Turchet, se trouve une clef de lecture des plus étonnantes. Il ne vous aura en effet pas échappé qu'Alain Juppé a, sur cette capture d'écran, la paupière droite plus basse que la gauche. Soit le " signe qu'il peut y avoir une émotion plus clairement positive" (page 222). Si maintenant je vous précise que ce plan a été saisi alors que Nicolas Sarkozy était interrogé sur le financement de sa campagne de 2007 par la Libye, vous en tirez quelle conclusion ? Les yeux sont le reflet de l'âme dit le dicton. Ils méritent dans le domaine de l'étude du langage corporel toute notre attention. Une autre manifestation de la fatigue émotionnelle peut se lire via un sanpaku. Un mot japonais signifiant littéralement " trois points blancs ", utilisé en communication non verbale lorsqu'en plus de ceux se situant à sa droite et à sa gauche, un troisième point blanc est présent en bas de l'iris. Soit exactement ce que nous donne à voir à ce moment du 3e débat des primaires, l'ex président de la République. Quand au challenger François Fillon, la rareté de ses clignements d'yeux traduit une grande maîtrise émotionnelle. En 1974 VGE voulait regarder la France au fond des yeux. En 2017, ce sont les français qui auront intérêt à regarder au fond des yeux les candidats.