Cela fait des mois que j'en parle à mes étudiants, à mes clients, à mes amis : Nicolas Sarkozy se giscardise ! Et à chaque fois, je me promets d'y revenir sur ce blog. Après les déclarations de François Hollande en avril, l'article de Domique ROUSSEAU* publié dans le MIDI-LIBRE du 3 octobre, m'en donne l'occasion ce matin. Intitulé : "La giscardisation de Nicolas Sarkozy", ce papier fait un parallèle entre les mandats des deux plus jeunes présidents de la République (VGE avait 48 ans lorsqu'il fut élu et NS 51). Tous deux commencèrent à présider sous le signe de l'ouverture, avant de droitiser leur politique. Tous deux virent également la fin de leur mandat empoisonnée par des affaires : diamants de Bokassa pour l'un, imbroglio Woerth Bettencourt pour l'autre... Et la comparaison ne s'arrête pas là. Nés tous deux sous le signe du verseau, l'un et l'autre sont grands amateurs de communication. Surdoués dans ce domaine, ils ont créé un lien direct avec les français via la télévision. A leurs manières, chacun incarne la rupture en comparaison de prédécesseurs plus âgés, malades et moins réformateurs. Hélas, trop sûrs d'eux-mêmes, tous deux n'auront pas su prêter attention aux signes de désamour apparus y compris dans leurs majorités. En 1981, la défaite de Giscard eût en coulisse pour principal acteur un certain Jacques Chirac. Le remaniement ministériel annoncé et la nomination du nouveau premier ministre qui ira avec, devraient nous éclairer sur la suite de ces destins/d'estaing comparés. Après tout, c'est François Fillon lui même qui l'a dit, Nicolas Sarkozy n'est pas son mentor. Le collaborateur d'hier, est-il prêt à saboter la réélection de son patron en 2012, pour mieux prendre sa place en 2017 ? Seuls l'avenir et... Jean-François Copé, nous diront si l'histoire est un éternel recommencement....
*Professeur de droit constitutionnel à l'Université Montpellier I