Avez-vous remarqué combien François Hollande était détendu lors du débat TV sur France 2 tout à l'heure ? Ses nombreux sourires, son ironie discrète contrastaient avantageusement avec le ton de procureur d'Arnaud Montebourg et les airs de vieille fille de la République de Ségolène Royal. En fait, il serait intéressant d'effectuer une mesure de l'indice émotionnel de chaque candidat PS. Si le député de Corrèze devrait facilement être champion pour la joie, la peur pourrait bien coller à Manuel Vals, la tristesse à Martine Aubry, la surprise aller comme un gant à Jean-Michel Baylet et le mépris faire score égal entre Ségolène Royal et Arnaud Montebourg. Il ne manque que la colère, registre utilisé avec plus ou moins de brio par chacun, et nous avons les six émotions primaires que tout bon communic'acteur se doit de pratiquer. Depuis plusieurs mois, je m'amuse à mentionner à mes clients ce marqueur pour l'imaginaire collectif que constituent les expressions faciales. Il suffit d'arrêter plusieurs fois et au hasard l'enregistrement d'une interview, pour obtenir l'image d'un visage plus ou moins tendu. Qu'il soit prolongé par un corps en contraction et c'est le rejet de l'autre qui est véhiculé. A l'inverse, comme ce soir avec François Hollande alternant entre gravité et bonhomie, son expression générale était nettement en expansion. Un signe universel de partage. "Faire les choses avec sérieux, sans se prendre au sérieux" disait Kennedy. Il semble que l'ancien Premier secrétaire ait fait de ce mot sa devise. Pour mieux se donner à voir en futur Président ? Si l'habit ne fait pas le moine, il se pourrait bien que ces primaires soient gagnées par celui qui aura su adopter le meilleur profil...