Barack Obama, 46 ans, sénateur depuis 2005 seulement, l'a donc emporté ce jeudi 3 janvier avec 37,6% des voix dans le caucus de l'Iowa qui l'opposait à John Edwards (29,75%) et Hillary
Clinton (29,47%). De quoi faire rager l'ex first lady forte, elle, de 35 ans d'engagement en politique. Mais voilà, même si son élection en tant que première femme au poste de président
des Etats-Unis marquerait l'histoire, il semble bien que son cadet noir, incarne tout autant le changement attendu par des millions d'américains. Et il n'est pas
certain que sa dernière prestation TV, lors d'un débat avec ses rivaux démocrates, lui ait fait gagner des points. Surprenante d'agressivité, la sénatrice de
New-York n'a cessé d'attaquer son collègue de l'Illinois. Un comportement qui n'est pas sans rappeler celui de Ségolène Royal face à Nicolas Sarkozy, entre les deux tours des
élections présidentielles. Or, dans ce type d'émission, où les gros plans sont nombreux, ce sont d'abord les expressions du visage (70%), la gestuelle (10%) et les intonations (7%) des
candidats plus que leur discours (13% au maximum) qui donnent le plus d'information sur leur personnalité*. Un comportement trop virulent déconcerte le public. Pire, par une posture jugée
trop masculine, une femme brouille la compréhension de son image. Et ce, même si elle est la plus crédible sur le papier. Car à l'écran, l'objectif n°1 est de toujours paraître
sympathique. Ce qui est rarement le cas en situation d'attaque.
*d'après René Zayan, professeur à l'Université Catholique de Louvain