Ce matin j'ai accompagné en media training mon premier client de la semaine. Soit quelques jours avant qu'il ne soit l'invité d'une chaîne d'info en continu. Après un exercice filmé de présentation de sa société, histoire de diagnostiquer ses axes de progrès : phrases longues, nombreux "euh" d'hésitations, regards sur le côté vers sa collaboratrice, j'ai procédé à une première simulation d'interview. L'idée était d'aborder plusieurs sujets sensibles en rapport avec son domaine d'activité. Surprise : ce jeune chef d'entreprise n'avait construit aucun discours presse. Il enchaînait les platitudes, doigts noués nerveusement et chat dans la gorge à chacune de mes relances. Pour sa défense, il m'a avoué ne pas avoir trouvé le temps de relire avant notre RDV les éléments de langage préparés par sa direction de la communication. Grave erreur. D'abord parce qu'il faut toujours avoir un message fort à passer lors d'une rencontre avec un journaliste. Sinon vous vous exposez à voir l'une de vos phrases tirée de son contexte, puis faire la Une d'un journal ou le bandeau d'une matinale. Ensuite c'est au CEO de donner les grandes lignes de ce qu'il veut dire. À ses équipes de le mettre en musique. D'ailleurs, depuis que j'ai intégré le DISC dans mes formations, j'aime comparer ce travail à celui de l'écriture d'une chanson.
Authenticité dans vos propos
Dans un premier temps identifiez un refrain, votre "phrase message". Par exemple pour un directeur de classes préparatoires : "De l'excellence de l'enseignement supérieur dépend la compétitivité de la France". Complétez-le par quatre à cinq arguments (les couplets) qui viennent l'étayer. Ces derniers sont généralement le prolongement de vos axes stratégiques. À défaut, c'est là que vous pouvez jouer la carte du langage universel des couleurs DISC. Sélectionnez quatre mots clés qui parlent respectivement aux "Rouges", aux "Jaunes", aux "Verts" et aux "Bleus" de votre audience. Cela pourrait donner dans l'ordre : "C'est un combat de tous les jours que d'élever le niveau". "Oui aux nouvelles technologies pour booster l'intérêt des élèves". "Replaçons les enseignants au cœur du dispositif", "Il faut sécuriser les parcours pédagogiques". Donnez-vous enfin un cinquième mot, plus personnel, en lien avec vos valeurs, votre histoire ou vos proches. Il apportera de l'authenticité à vos propos. Un amateur d'alpinisme poursuivrait par : "Ces conditions réunies, nous atteindrons des sommets". Si lors de votre tournée des radio-TV vous vous montrez bon interprète, avec le ton et la gestuelle justes, vous tenez là l'un des "tubes" du printemps. Bien sûr, personne n'est à l'abri d'une fausse note. Pas même une ministre ou le président de la République. Raison de plus pour sanctuariser dans votre agenda deux heures d'entraînement. De quoi éviter bien des "maladresses", difficilement effaçables à l'heure des réseaux sociaux.