Hier soir vers 20 h, j'étais branché sur Canal + bien décidé à ne me faire déranger sous aucun prétexte. Après avoir raté lundi la première du Petit Journal dans son nouveau format, j'ai voulu me rattraper et aussi me faire ma propre opinion. La presse n'est en effet pas tendre avec Yan Barthès. A lire certains papiers, j'ai l'impression que se rejoue sous nos yeux la fable de la grenouille qui se voulait aussi grosse que le bœuf. Et c'est vrai que pour l'instant, ces vingt minutes dans le Grand Journal donnent l'impression d'une émission dans l'émission. Mais où sont donc passés le rythme et l'insolence des saisons précédentes ? Quand à l'interview de Joseph Macé-Scaron, l'invité du jour, elle n'a pas donné à son auteur de "ticket d'entrée" dans la cour des grands... impertinents. Il n'en reste pas moins que grâce à ses caméras embarquées, le petit journal nous a livré quelques joyeusetés dont une Valérie Pécresse toujours aussi mauvaise communic'actrice. Mais mon attention de media trainer s'est attardée sur une séquence comme seul YB nous a habitué à en diffuser, exception faite de feu Arrêt sur Images. Il s'agit d'une scène (à 14:05 sur la vidéo) où Yannick Jadot, le porte-parole d'Eva Joly, lui dicte les propos qu'elle doit tenir devant micros et caméras. Et la candidate écologiste de s'exécuter, en répétant mot pour mot les éléments de langage du député européen. J'écris "s'exécuter" sciemment, tant la crédibilité de l'ex magistrate est mise à mal avec ces images. Le téléspectateur se demandant au final qui porte la parole de qui ? Et ce ne sont pas ses tentatives timides pour placer une question lors d'une réunion avec des acteurs économiques (à voir à 15:05), qui rassureront ses futurs électeurs sur sa capacité à faire entendre et sa voix et la leur. A croire que la plus française des norvégiennes a eu, comme le Petit Journal, un peu trop d'ambition pour 2012...