
J'espère qu'en cette fin de semaine mon besoin criant de vacances ne vient pas de me faire perdre un contrat. Alors qu'une directrice de la communication m'interrogeait sur mon offre en media training, je lui ai répondu crocodile et cerveau reptilien. Il faut dire que j'avais sous les yeux une vidéo de son président le montrant totalement " coincé " lors d'une interview TV. Ma première lecture de son comportement a été la peur. Pour une personne peu habituée aux caméras parler devant un objectif est tétanisant. La visualisation positive s'avère dans ce cas un excellent moyen de combattre le réflexe de figement ou de fuite. Il suffirait par exemple que ce patron s'imagine (et se vive) répondant à un journaliste détendu et souriant, pour que lors d'un prochain reportage il soit plus à l'aise. En attendant, cet industriel est littéralement menotté par ses émotions. Ses mains cachées dans son dos contredisent ses paroles. L'homme se dit totalement impliqué dans son projet, son corps montre le contraire.
Faire briller sans laisser de traces
Plutôt que d'évoquer l'apport des neurosciences appliquées dans ma pratique, je me demande si je n'aurais pas été mieux inspiré en me comparant à un lave-vitres. Faire briller sans laisser de traces, n'est-ce pas au final ce qui est demandé à tout bon media trainer ? Je suis toujours étonné d'entendre dans les médias des confrères citer les noms de ceux qu'ils accompagnent à l'oral. À mon sens, notre métier demande beaucoup plus d'humilité. Chaque jour je me répète la phrase de mes aînés dans la profession : " On n'invente pas quelqu'un on le révèle ". Cela demande d'être à l'écoute des valeurs du client qui nous accorde sa confiance, puis de lui permettre de mettre le meilleur de sa personnalité au service d'un message. Je vous l'accorde, tous les coachs en prise de parole en public n'ont pas rédigé un mémoire sur Maria Montessori lorsqu'ils étaient étudiants. Mais faut il vraiment avoir fait psycho de l'enfant pour faire sienne la devise "Apprends moi à faire seul " ?