Même pour un journaliste de l'audiovisuel ou un comédien, prendre la parole en public peut poser problème. Il suffit de regarder à la télévision une cérémonie de remise de prix pour s'en convaincre. Dans ces métiers, et en pareille circonstance, la principale difficulté réside dans la capacité à s'exprimer en son nom, sans texte écrit à l'avance. Mais pour Mme ou M. Toulemonde qui n'ont pas l'habitude des caméras ou de la scène, parler devant un auditoire relève carrément de l'extraordinaire. Pas étonnant alors qu'au début d'un stage en prise de parole, les participants expriment dans leur grande majorité leur peur de parler en public. Et ce, qu'il s'agisse de prononcer un discours lors d'un mariage ou d'intervenir en réunion. Récemment, une stagiaire m'a confié qu'elle était à " deux doigts " de recourir à l'hypnose pour en finir avec sa phobie du " micro tendu ". L'expression m'a fait sourire. Hélas, je n'ai plus mes rencontres hebdomadaires avec Didier Dumas, pour échanger sur ma pratique. J'aimais lui demander son avis sur les problématiques que m'expriment certains clients. Il me reste à relire Jacques Salomé, pour qui " derrière chaque peur se cache un désir "... Bien entendu, un mediatrainer ou un formateur en techniques de communication orale n'est pas un psychologue. Notre travail consiste juste à renforcer et à développer les compétences professionnelles. Il n'empêche, nous nous devons d'être attentifs aux appréhensions particulièrement tenaces. Surtout celles qui persistent une fois les techniques mises en pratiques avec brio lors d'une formation. Comme si, sous le regard bienveillant du groupe, ses membres osaient ce qu'ils ne s'autorisent pas ailleurs : lâcher prise. Devenir enfin celle ou celui auquel ils aspirent mais à qui la confiance manque pour exister pleinement. C'est là le fondement de ma pratique en tant que coach média. Et lorsque je forme à parler devant un auditoire inconnu, c'est toujours en lien avec ce message : " vous devez sortir de vous-même pour aller à la rencontre de l'autre ".