La scène s'est passée sur France 2 lundi 8 novembre, durant l'émission "Mots croisés". Ce soir là, Eva Joly, totalement impréparée au combat audiovisuel, s'est faite laminer par Nadine Morano et Charles Beigbeder. Tous deux reprenant à son encontre et de concert le mot "populisme". Un commentaire d'Yves Calvi, après que l'ex juge au pôle financier de Paris ait rappelé que seuls les trafiquants de drogue atteignent des bénéfices comparables à ceux des opérations de marchés de la BNP. La probable candidate verte à l'élection présidentielle a présenté depuis ses excuses aux militants de son parti. Lucide, elle a reconnu avoir sous estimé sa capacité de conviction, particulièrement en "milieu hostile." Le principal handicap d'Eva Joly n'est donc pas son accent norvégien ou même son âge. Non, c'est sa candeur. Si cette magistrate de formation croit que la bonne foi peut primer lors d'un débat télévisé, elle se trompe. Surtout s'il s'agit d'une émission où sévissent des seconds couteaux de la politique et de la société civile. Pour des raisons d'audience autant que de combat idéologique, la règle dans ce type d'émission est justement de n'en respecter aucune. Sauf peut-être celle de clouer le bec par tous les moyens à son contradicteur à défaut, comme ce fut le cas ici, de pouvoir le clouer au pilori.