Et zut, jeudi soir je n'étais pas chez moi pour regarder Jean-François Copé apporter la contradiction à François Hollande. C'est donc ce samedi que j'ai pu me régaler, mais en replay, de ce nouveau duel télévisé. Oui, j'adore les débats TV. Cela doit remonter au temps où Georges Marchais était la star des émissions politiques et moi encore en culottes courtes. Du moins en 1974 ;-) L'affiche cette semaine était prometteuse : un ancien chef de parti majoritaire et candidat à l'élection présidentielle, face à un actuel chef de parti majoritaire et candidat probable à l'élection de 2017. Dans le train qui me conduisait hier soir à Sète, j'entendais un lecteur de Libération dire à son voisin combien le député de Corrèze avez su " calmer " le patron de l'UMP. En réalité, j'ai surtout vu un candidat PS fatigué, parfois agacé par les piques répétées de son contradicteur, mais qui malgré tout a su plusieurs fois mettre les rieurs de son côté (par exemple à 05:31, 08:07, 13:06 ou 13:30). En face, le député-maire de Meaux était nettement plus reposé, plus remonté aussi. A croire que Jean-François Copé fonctionnait à l'EPO. Entendons nous bien, il s'agit ici d'un acronyme que je reprends parfois dans mes formations en prise de parole. Le E indiquant l'entrée en scène, le P étant associé aux premières paroles et le O à l'ouverture du débat. Mais attention, à être trop concentré sur son objectif : démontrer que François Hollande est un indécis, manie le flou et ne répond pas aux questions posées, l'écoute peut faire gravement défaut. Et c'est ce qui se passe à 05:15 lorsque le candidat PS confie goguenard : " J'ai été moi aussi dans votre positon de chef de parti. On ne prend pas de décisions ". Une véritable bourde de la part du leader socialiste. Si son adversaire avait été plus attentif, il avait là de quoi faire voler en éclat toute la crédibilité d'homme d'Etat de François Hollande. L'ancien premier secrétaire ne cessant de rappeler depuis son entrée en campagne, combien il a été associé à toutes les décisions de Lionel Jospin lorsqu'il était premier ministre. Il n'empêche, c'est par le rappel à 04:52 de l'une de ses nombreuses dénégations, prononcée le 27 février dernier : " il ne s'agit pas de dire que nous allons sortir, " que le député de Corrèze a été mis en difficulté. Espérons que cela lui serve de leçon. A défaut, au printemps prochain, cette tournure de phrase fâcheuse que notre cerveau entend toujours comme une affirmation, pourrait conduire à la défaite le candidat PS.