Jean-François Copé, le jeune loup qui a pris un coup de vieux

Connaissez-vous le surnom du nouveau patron de l'UMP ? Il s'agit de "Jean-François Co pépé". J'ai été mis dans la confidence hier soir au cours d'un dîner chez des amis. Celui qui se voulait l'incarnation de la modernité à droite a donc pris un sacré coup de vieux. Il y a quelques années l'homme avait promis, sans convaincre, de renoncer  à la langue de bois. Aujourd'hui, non seulement il paye le prix du non respect de son engagement, mais il se retrouve prisonnier de  ficelles rhétoriques élimées. Déjà, il y a plusieurs semaines, une cliente m'avait mis la puce à l'oreille. L'invitant  à me donner un exemple de bon orateur, elle m'avait cité spontanément le maire de Meaux. Mais très vite, elle pondéra son propos en m'indiquant que cela était valable à ses débuts dans la vie publique. A présent il était "tombé dans le moule".  La plupart des commentaires sur le site du Nouvel Obs après le mini débat  entre Jean-François Copé et Tariq Ramadan le 9 février au "Grand Journal" confirment ce sentiment. Face au petit-fils du fondateur des Frères Musulmans, le candidat déclaré de la majorité à l'élection présidentielle de 2017 joue la carte de la diabolisation. Posture qui peut séduire un électorat UMP vieillissant, mais qui ne témoigne guère d'une capacité à rassembler (près d'un électeur sur 10 en France est musulman). De plus, à chacune de ses attaques : position floue sur la lapidation, charia inscrite dans le slogan de l'organisation musulmane égyptienne..., son contradicteur répond avec à propos : silence du gouvernement français face à la torture en Tunisie et en Egypte, paroles sanglantes de la Marseillaise chantée dans les stades avant chaque match.  Bref, si pour Victor Hugo  : "La forme c'est le fond qui remonte à la surface" (Choses vues), le rhéteur Jean-François Copé doit absolument changer de valeurs s'il ne veut pas continuer de faire piètre figure... de style ;-)