A l'heure d'Internet, où chacun peut lancer une rumeur et mettre en ligne une image volée, bien sûr que le métier de media trainer est toujours d'actualité. Mais il doit être
repensé. Si le recours à des journalistes pour préparer une rencontre avec la presse reste pratique courante (voir à ce sujet le dernier numéro de la revue Médias), il ne suffit plus. Une personnalité doit aussi être sensibilisée aux risques que la Toile peut faire courir à son image publique.
Aujourd'hui, tout est message. Illustration avec cette scène où Georges W BUSH s'essuie la main sur la chemise de son prédécesseur Bill CLINTON. Nous sommes en Haïti, les deux ex-locataires
de la Maison Blanche sont en tournée afin d'organiser la reconstruction du pays. Depuis trois jours, les commentaires sur le net évoquent majoritairement un geste raciste... Pourtant, à y
regarder de plus près, il semble qu'il s'agisse surtout d'une simple question de transpiration.
Vous me direz, dans le genre, BUSH junior n'en est pas à sa première erreur de communication. Les amateurs apprécieront cet autre exemple, utilisé en son temps par ses adversaires
politiques :
Ici aussi, chacun s'en est donné à coeur joie pour dénoncer un geste déplacé. Après tout, il s'agissait peut être d'une collaboratrice qui lui avait donné son accord pour qu'il
nettoie ses lunettes avec sa robe durant la pause publicitaire. Faits et gestes d'une personnalité créent d'autant plus le buzz sur la Toile qu'ils sont universels. Sans la barrière de la
langue, ils véhiculent des émotions qui s'inscrivent durablement dans l'imaginaire. Tenez, prenez cette courte vidéo où notre président en début de mandat, côtoie son homologue
américain. Qu'allez-vous déduire de leurs attouchements ? Pour ma part, j'en resterai à l'idée chère à Aristote selon laquelle l'homme est un animal politique. A vous de trouver quel est le plus
dominant des deux...