Hier, à l'occasion de la fête nationale belge, Albert II a prononcé un discours qui pourrait bien devenir historique. A 77 ans, c'est en grand communic'acteur (en témoignent l'usage des silences, le soulignement des mots forts, la gestuelle congruente...) qu'il a exhorté les politiques de son pays à trouver rapidement une solution à la crise constitutionnelle. De façon très ferme et pleine d'émotion, le vieux souverain a mis en garde contre le risque de poujadisme qui pourrait gagner ses concitoyens. Il a ensuite appelé chacun à "s'efforcer de favoriser une meilleure entente entre nos communautés" Et le roi de suggérer "des pas concrets vers l'Autre. En parlant sa langue, en s'intéressant à sa culture, en essayant de mieux le comprendre". Pas sûr que de telles paroles fassent le jeu de Marine Le Pen qui milite pour annexer la Wallonie à la France. En tous cas, dans les heures qui suivirent cette intervention télévisée royale, les principaux partis du pays se sont réunis, bien décidés à œuvrer pour la constitution d'un nouveau gouvernement. Joli résultat surtout que, comme on dit en Belgique, le roi ne se sera exprimé dans les médias avec autant de force sur le sujet... qu'une fois ;-)