Ce matin, une journaliste m'a interrogé sur la communication émotionnelle du gouvernement dans l'affaire du papa perché de Nantes. Comme neuro mediatrainer je lui ai répondu que sur ce coup, c'est la peur qui a gouverné. Ou pour le dire autrement, le pouvoir a réagit avec son cerveau reptilien. Si l'Etat, comme les entreprises le font régulièrement, s'était préparé à ce type de crise, en identifiant le risque en amont, sa communication, tout comme ses actes, auraient été beaucoup plus "réfléchis". Visualiser une situation via une simulation, pour notre cerveau c'est la vivre. Lorsque celle ci survient pour de bon il n'est pas surpris. Il n'est donc plus soumis à d'ancestraux réflexes de peur qui inhibent la réflexion. Manque d'anticipation au sommet de l'Etat, plus adaptation permanente du sujet à son élément, la presse n'a pas à s'en faire. Elle se fera l'écho encore longtemps d'initiatives individuelles toujours plus audacieuses, quand elles ne sont pas tragiques, auxquelles l'exécutif ne se sera pas préparé. D'abord, parce que ces actions de force avec de faibles moyens génèrent une forte charge émotionnelle en chacun de nous. Ensuite, parce que les images mentales ainsi constituées correspondent à la rencontre des deux éléments qui constituent l'ADN de l'information : le récit plus l'émotion.