Lundi dernier, Daniel SCHNEIDERMANN signait dans Libération une chronique particulièrement savoureuse. Intitulé "Aphaty's ou le journaliste de notation", le papier de l'infatigable animateur d'ASI dénonce ces codes entre invités et intervieweurs à l'origine d'une forme médiatique de pensée unique. Malheur à qui ne les maîtrise pas lors de ses passages radio ou TV. A l'image d'Eva JOLY le 23 novembre sur RTL, il ou elle ne bénéficiera d'aucune indulgence. Je suis déjà revenu ici sur cette brebis verte donnée en pâture aux loups de la politique. Qu'il s'agisse d'opposants ou de journalistes, tous s'emploient, avec la même cruauté, à tirer parti de "l'innocence" de l'ex juge d'instruction. Heureusement, il reste à la candidate écolo un "joli" sens de la formule à en juger par son récent : "Les socialistes sont du bois dont on fait les marionnettes". Une petite phrase d'autant plus percutante qu'elle résume parfaitement la pensée de son auteure. Cela me rappelle un échange que j'ai eu en cours avec un étudiant du CELSA cette semaine. Alors que j'intervenais sur le thème de la prise de parole et de sa médiatisation, je me suis fait interpeller sur le rôle du media training. N'est il pas un moyen de niveler par le bas le discours public ? De s'en sortir par des pirouettes et de tenir le citoyen dans un nuage permanent de fumée ? Peut-être qu'il s'agit là de la conception que s'en font encore certains de mes ainés dans le métier. En l'espace de 48h, par leurs actes et leurs paroles, un haut fonctionnaire et un ami parlementaire m'ont conforté dans l'idée qu'un autre code est possible : celui de l'honneur. Il est possible de s'en faire une idée assez juste grâce au personnage de Directeur de Cabinet que campe Michel BLANC dans "l'Exercice de l'Etat" de Pierre Shoeller. Ou encore, en visitant l'exposition "SAMOURAI ARMURE DU GUERRIER" au musée du quai Branly.