Ecrivain, psychosociologue, formateur en relations humaines, Jacques
Salomé rêve qu'un jour la communication puisse être enseignée à l'école comme une matière reconnue
à part entière. Pour lui, l'espace de la vie de tous les jours doit être un lieu d'écoute et de réelles rencontres.
Jacques Salomé animera une conférence à Lognes vendredi 16 janvier 2009 intitulée "Le courage d'être soi" ainsi qu'un séminaire de formation les 17
et 18 janvier 2009 sur le thème "Pour ne plus vivre sur la planète taire*".
DMT : Jacques Salomé, vous avez déclaré "Il est important, non pas d'ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années". En ce début 2009 cela me paraît constituer de très beaux
vœux à souhaiter.
JS : C'est vrai que l'année 2009 s'annonce difficile sur plusieurs plans, mais ce que
j'ai remarqué au cours de mon existence, c'est que les périodes de crise suscitent des découvertes, des réajustements, une créativité et la mise en jeu de ressources qui restaient
inexploitées chez beaucoup d'entre nous.J'espère que cela va nous pousser à redéfinir plusieurs de nos enjeux de vie, à retrouver des priorités plus essentielles, à nouer des solidarités plus
grandes et surtout à confirmer des possibles pour d'autres alternatives de consommation, pour libérer plus d'amour peut être.
DMT : Dans votre livre : Le courage d'être soi, vous écrivez : "Derrière chaque peur, se cache un désir." Quel
peut-être selon vous, le désir individuel ou collectif qui se cache derrière la crise économique actuelle ?
JS : Oui derrière toute peur se cache un désir Si j'ai peur que ma blonde me quitte, mon désir est que nous puissions rester ensemble le plus
longtemps possible. Derrière la crise économique actuelle se cache le désir de se réapproprier un pouvoir de vie sur notre existence. De ne plus se laisser définir par les intérêts des
multinationales ou de personnes décisionnelles qui sont asservies au pouvoir de l'argent. Il y a en effet chez de plus en plus d'hommes et de femmes le désir de se sentir plus en accord entre ses
aspirations profondes et son quotidien. Il y a au delà du désir le besoin de ne pas se laisser conditionner, ni transformer en consommateur, ni manipuler ou asservi pour des informations non
fiables. Il y a le désir plus lointain d'une gouvernance planétaire, qui puisse gérer les ressources de la planète sur laquelle nous vivons comme un bien commun. Oui je suis persuadé que la crise
va faire émerger de nouvelles prises de conscience et de nouvelles actions pour mieux se respecter, s'aimer et rester fidèle à soi même.
DMT : La prise de parole en public est parfois une véritable épreuve. Quel conseil pourriez-vous donner à tous ceux qui redoutent pareille exposition ?
JS : Le seul conseil que je puisse proposer, alors que je donne des conférences depuis 40 ans devant des publics variés de 500 à 2500 personnes,
c'est dès le début, quand vous êtes face à la salle, de faire choix de quelques personnes assises au deuxième ou troisième rang et de s'adresser directement à elles. En parlant ainsi, j'ai envie
de dire de personne à personne, on rejoint l'écoute des centaines de personnes qui sont autour. C'est aussi de commencer à parler de soi, de ce que l'on ressent à se trouver là, des on émotion ou
de son plaisir, de ce que l'on ressent à développer les quelques idées qui vont servir de support à notre présence.
DMT : Samedi 17 et Dimanche 18 janvier, vous allez animer un séminaire de formation sur le thème : "Pour ne
plus vivre sur la planète taire". Par manque de mots aurions nous trop de maux ?
JS : Nous sommes effectivement des êtres de relations, et pour la plupart d'entre nous des handicapés de la communication. Mon utopie c'est qu'on
puisse enseigner un jour la communication relationnelle à l'école comme une matière à part entière, au même titre que le calcul, la géographie ou le français. Au coures de ce séminaire je
vais proposer quelques règles d'hygiène relationnelles pour favoriser des relations en réciprocité (sans rapport dominant / dominé) des échanges respectueux des points de vue de chacun (parler en
apposition plutôt qu'en opposition, privilégier la confrontation plutôt que l'affrontement) des partages où il est possible de se dire et d'être entendu (à travers 4 possibilités: demander,
donner, recevoir ou refuser). Bref de proposer des balises, des repères accessibles, transmissibles pour se proposer des communications sans violence. Quand il y a le silence des mots se réveille
la violence des maux, si nous comprenons que les maladies sont des langages symboliques, métaphoriques avec lesquels nous tentons de dire l'indicible, de crier l'inacceptable. Savez vous que ce
n'est qu'en 1905 qu'on a inventé le permis de conduire (car à la suite de l'Exposition Universelle de 1900, la circulation automobile s'est multipliée par 1000, d'où accidents, conflits,
embouteillage puisque chacun conduisait jusqu'alors en fonction de ses propres valeurs et repères. En matière de communication nous sommes en 1905, nous communiquons beaucoup plus (avec des
outils de plus en plus performant) mais plus mal aujourd'hui qu'autrefois, il n'y a jamais eu autant de malentendus, de conflits liés à l'incommunication que ce soit dans la sphère intime,
professionnelle ou sociale. Nous avons confondu la communication avec la circulation de l'information, alors que communiquer veut dire mettre en commun à l'intérieur d'un dialogue, d'un partage
ou d'un échange.
Renseignement association « Forgerons de vie » Tél. : 01.60.43.39.90 - Port . : 06 77 76 37 57
Tarif préférentiel pour les lecteurs de www.direct-mediatraining.fr sur le séminaire : "Pour ne plus vivre sur la planète taire".