Marine à Matignon

Certains disent qu'elle a toutes les qualités pour occuper le poste de Première ministre. Un ancrage en région en tant qu'élue locale à Hénin-Beaumont. Une dimension nationale en tant que chef de parti et puis le fait d'être une femme intelligente qui a du répondant dans les médias. Marine... Tondelier a été l'une des révélations de ces législatives 2024. Personnellement, je l'ai remarquée via mon fil X après son intervention sur France Inter lors de l'entre-deux tours. Elle succédait à Bruno Lemaire pour répondre aux questions de Nicolas Demorand et Yaël Goosz. Émue par les propos du ministre de l'Economie, la secrétaire nationale des Écologistes a illustré dans ce "moment" radio ce que je recommande à mes clients en media training, l'alignement entre ce que vous êtes, vous faites et vous dites.

Comme beaucoup, j'ai ensuite savouré sur France 2 lors de la soirée électorale du second tour sa manière de remettre à sa place le député RN Jean-Philippe Tanguy qui ne cessait de l'interrompre façon hyène rieuse. Marine Tondelier s'y est affirmée en femme politique de caractère. Son talent oratoire lui permettant de sortir du lot avec bien plus de crédibilité que ne pourra jamais ne lui en donner son emblème vestimentaire. À savoir sa désormais célèbre veste verte.

Et puis il y a eu cette nouvelle intervention dans la matinale d'Inter. D'abord face au rusé François Bayrou, puis seule en studio. Marine Tondelier répondant avec une fraicheur à chaque question qui renouvelle le discours politique. Là encore c'est l'illustration de ce que je recommande lors de la construction de son personnage public. Donner le meilleur de soi, mais pas tout de soi. Il est important de cultiver une distance afin d'analyser une question en direct autant que de savoir ne pas se faire déstabiliser par les critiques ou les compliments après un passage médias. Or vous aurez d'autant plus d'impact que votre discours se nourrit de ce qui vous anime. L'état d'esprit que Marine Tondelier souhaite insuffler : "Réparer, protéger, apaiser" constitue une magnifique devise. Une incarnation de ses valeurs personnelles mises au service d'un projet de nouvelle société. Jacques Chaban-Delmas, en son temps, ne s'y était pas pris autrement.