"L'aérien ne doit plus faire partie des rêves d'enfant aujourd'hui." Si vous me dites que vous n'avez pas entendu parler de cette déclaration de la maire écolo de Poitiers lundi 29 mars en conseil municipal je ne vous crois pas. Elle lui a valu de recevoir une volée de bois... verts. D'abord sur les réseaux sociaux. Le ministre délégué aux transports a parlé sur Twitter "d'élucubrations autoritaires et moribondes". Puis dans la presse. Bruno Lemaire dénonçant ce dimanche au Grand Jury une "folie révoltante et dangereuse".
Bien sûr, ces paroles ont été tirées de leur contexte. À ce propos, qu'il soit diffusé ou pas sur Internet, ce serait une faute de croire que ce qui est dit en conseil municipal ne sera pas repris sur les réseaux sociaux. Revenons donc sur ce qui me semble relever d'une triple erreur de débutante. Surement dû à un manque de formation aux techniques de media training. La maire de Poitiers pointe dans un premier temps l'amalgame fait par son opposante pour mieux le démonter. Il se poursuit par un argument d'expérience basé sur un témoignage personnel. Et puis voilà que son arme lui explose entre les mains. Alors qu'elle voulait jouer la carte de la mauvaise conscience. Le critère affectif, bien connu de la PQR, se retourne contre son auteur. Et les maladresses de se poursuivre dans une mise au point sur Twitter partagée samedi. Vous avez noté l'anaphore ? "Il ne s'agit pas de..." Et bien c'est une fausse bonne idée. La forme négative n'est pas entendue par le cerveau. Cette règle bien connue en psychologie va être ignorée durant tout le reste de la vidéo. Avec, cerise sur le gâteau, un ancrage encore plus improductif en fin de déclaration. Il était habile de créer une jolie image mentale de colonie de vacances en bord de mer, accessible aux enfants défavorisés de la ville. Mais pourquoi terminer par l'évocation de l'avion ? C'est remettre un jeton dans la machine à polémique.