Profil modeste, discours rassembleur, ton juste. Salle Gavot, au soir du 1er tour, Nicolas Sarkozy s'est révélé une fois de plus excellent communic'acteur. Habile
aussi. Fort de son bon score, l'ancien ministre de l'Intérieur a été le premier à réagir à une heure où la plupart des français étaient rivés devant leur
poste de télévision. Moins performante et beaucoup plus tardive fut la déclaration de Ségolène Royal. Les traits tirés, la voix terne, les bras sans aucun mouvement ou presque, la candidate PS
faisait en comparaison pâle figure. Au delà des analyses politiques qui ne sont pas de ma compétence : siphonage des voix du front national par le candidat UMP et vote utile à gauche, je
constate que c'est le plus "beau parleur" de tous les prétendants à l'Elysée qui est arrivé en tête dimanche 22 avril. Tour à tour hâbleur, séducteur, tribun, confident..., durant cette campagne
Nicolas Sarkozy aura usé de tous les registres vocaux pour se faire entendre de chaque français. A contrario, de meetings en émissions radio TV, la députée des Deux-Sèvres a conservé le
même phrasé monocorde, ponctué de rires gutturaux lorsqu'elle doit gérer des situations embarrassantes. Selon Roger Ailes, pape outre atlantique du média training, avec
notre intonation, c'est l'intention qui passe. Ségolène Royal doit absolument témoigner d'une réelle variation prosodique si elle veut toucher le plus grand nombre d'électeurs. Plus
qu'un rdv avec le peuple, c'est un rdv avec elle-même qui attend la candidate.