La question de Jean-Jacques Bourdin qui chatouille le ministre de la Santé sur la reconversion d'Olivier Véran

Cela fait plus de vingt ans que je me bats pour que les réalisateurs TV filment l'invité d'un talk-show lorsqu'une question lui est posée. À ce moment là, la moindre de ses réactions est riche d'informations. Un brusque mouvement du bassin montre-t-il qu'il est déstabilisé ? La gène, voire la peur peuvent-elles se lire sur son visage ? Ses mains se croisent-elles subitement ?

Si vous avez suivi un media training avec moi, vous reconnaissez ici l'un de mes points d'attention au moment du débriefing d'un exercice. En fait, prendre en compte l'impact de la communication non verbale en télévision est essentiel. Que l'on soit un communicant ou un professionnel de l'information. 

Pour le premier, il s'agit de veiller à préserver l'image publique de son client. À l'heure du buzz permanent sur Internet, un mauvais comportement peut complètement parasiter le message. Quant au second, en faisant l'impasse sur la lecture du langage corporel, il se prive d'indices précieux pour ses relances.

Si je vous parle de ce combat débuté lorsque je dirigeais IMFA ACTA, un centre de formation aux médias créé par Pascal Josèphe, c'est parce que hier j'ai vu passer sur mon fil d'actualité X cette vidéo. 

Interrogé sur la reconversion de son prédécesseur Olivier Véran, le ministre délégué à la Santé se montre pour le moins gêné aux entournures. En témoigne une microdémangeaison à 0.43" qui m'a replongé dans ma formation de technicien en Synergologie suivie en 2007-2008.

Je sais, pour beaucoup la discipline créée par Philippe Turchet ne repose sur aucune base scientifique. Il n'empêche, prenez le temps de visionner la courte séquence où Frédéric Valletoux se caresse subrepticement le nez. Pour les synergologues cette partie du visage est symboliquement associée à l'idée que l’on a de soi-même ainsi qu'à celle que l’on se fait des autres.

Dans l'extrait que je vous soumets c'est l'aile gauche de l'appendice nasal qui démange. Si je me réfère à mes notes de cours cela renvoie à un non-dit pour soi, à une contradiction interne, à un souci d'estime de soi. 

Revenons à présent au passage de l'interview qui nous intéresse. Jean-Jacques Bourdin déclare : "C'est pas un exemple à suivre donc, si j'ai bien compris ? " Et son interlocuteur de répondre : "Non, sa volonté de revenir (grattage) à la médecine quelques heures par semaine, bon l'a poussé à regarder du côté de la médecine esthétique..." 

Bien sûr, c'est dommage qu'un journaliste n'écoute pas une réponse jusqu'au bout. Ce qui rend service à son "client" en lui évitant de rester dans une position inconfortable sur le plan de la cohérence personnelle. Mais concernant la superposition du geste et du mot, quel est votre avis ? Simple coïncidence ou élément de grammaire gestuelle ?

Vous pouvez penser aussi qu'il s'agit d'une microcaresse apaisante. C'est la position que tient généralement Jean-Pierre Veyrat, expert en analyse du comportement observable et en négociation conflictuelle. Ça tombe bien, vous pourrez en parler avec lui à l'occasion de l'une des deux formations en Body Speaking et Signature corporelle qu'il anime au sein de La Boîte aux Images. 

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