" La forme c'est le fond qui remonte à la surface " écrivait Victor Hugo dans son journal. Une formule que j'aime utiliser en introduction de mes formations en communication non verbale. Après tout, les micro-démangeaisons ne sont rien d'autre que la traduction cutanée des pensées contradictoires qui nous animent. C'est l'un des enseignements qui me reste des weekends passés à me former en Synergologie il y a maintenant plus de dix ans. En visionnant sur YouTube ce pas/sage de Finkielkraut dans C à vous, je me dis que percevoir une micro expression c'est comme entendre un jeu de mots. Parfois on passe à côté. Je vous propose à titre d'exemple de revenir sur trois items qui en moins d'une minute attirent l'attention sur l'inconfort du philosophe. Au moment où pour mémoire il précise l'objet initial de son interview sur CNews (1.44), l'écrivain se caresse subrepticement l'oreille gauche tout en appuyant dessus. Signe qu'il ne veut pas réentendre mentalement la question posée la veille par Sonia Mabrouk ? Quelques secondes plus tard, après avoir rappelé qu'il avait été interrogé à brûle-pourpoint sur la Coupe du monde féminine, l'invité d'Anne-Elisabeth Lemoine fait rapidement mine de se moucher (2.01) avec son index gauche. Sachant que le nez symbolise pour les synergologues l’image que l’on a de soi et la base des narines ce qu’on ne sent pas, il est amusant d'y voir un intellectuel qui à posteriori n'a pas senti ses propos.
La difficulté nous fait tirer la langue
Et, me direz-vous, la sortie de langue d'Alain Finkielkraut (1.55) lorsqu'il évoque l'américanisation de la société française ? En fait je voulais la comparer à celle visible (2.30) au moment où il souhaite bonne chance aux onze joueuses de l'équipe de France. Dans les deux cas ses propos sont sensibles, la polémique se tient en embuscade. Logique alors de retrouver chez ce septuagénaire les réflexes d'un enfant devant une difficulté. L'expression est connue. Lorsque nous devons effectuer une action pas facile, il est courant de dire que cela nous fait " tirer la langue ". J'arrête là le décryptage. Ce qui suit étant plus fluide tant sur le plan verbal que corporel. Avec de nombreux gestes figuratifs, traduction d'une pensée analytique qui retrouve son terrain de prédilection. Habitué des buzz médiatiques, Alain Finkielkraut pourrait être un excellent sujet d'étude pour les disciples de Philippe Turchet. Sur le thème de l'infiniment petit... grattage mais de l'infiniment grand signifié, l'analyse de sa gestuelle sur un plateau TV aurait de quoi nourrir un mémoire de fin de parcours en Synergologie. C'est comme si les débordements émotionnels de celui qui fut élu à l'Académie française au fauteuil de Félicien Marceau avait inspiré son prédécesseur lorsqu'il écrivait : " On ne devient pas un autre homme. Mais en nous et autour de nous, tout change. "