Le Blog du Media Trainer

Retrouvons-nous après un media training, une formation en prise de parole en public, un coaching à l'oral...

Faute d'une formation en media training, des cadres de Veolia Eau boivent la tasse ...

Publié le 29 Mai 2010 par DMT in Décryptage

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Il est incroyable ce reportage chez VEOLIA. Si j'avais dû réaliser un film pédagogique consacré aux mauvaises pratiques lors d'une interview TV, je n'aurais pas fait mieux.  Que d'enseignements dans cet extrait du doc de Sophie LEGALL.  Prenons l'interview du  directeur de laboratoire, c'est à croire que son entreprise ne lui a jamais proposé de mediatraining. A ce niveau d'exposition médiatique c'est une impasse impardonnable. Un des conseils que je donne dans mes formations, c'est que l'attaché de presse ou le communicant de service doit se tenir dans l'axe de la caméra. Afin d'éviter la tentation des regards sur le côté de la part  de la personne interviewée. Autre recommandation, considérer que tout peut être enregistré lorsque vous vous retrouvez devant un objectif : sourires, hésitations, réflexions à haute voix... Même lorsque la lumière rouge n'est pas allumée. Quand à la conversation en aparté entre membres de l'équipe dirigeante alors que les journalistes se trouvent à proximité, quelle grossière erreur. Ils vivent chez les bisounours ou quoi chez VEOLIA ? Le débat qui suivit fut tout aussi édifiant.  L'experte en communication non verbale et habituée de ce blog Olga CIESCO,  aurait surement beaucoup à dire sur la gestuelle peu convaincante du directeur général de la santé (à partir de 2 : 49). Pour ma part, je soulignerai  l'erreur de communication de Didier HOUSSIN. Pour un bon mot  (3 : 17) :  "c'est pas parce que ça commence tous les 2 par AL", ce haut fonctionnaire tombe dans le piège de l'amalgame.  Sa petite phrase associant encore un peu plus l'aluminium contenu dans l'eau du robinet à la maladie d'Alzheimer. Avec en prime une superbe dénégation pour bien l'ancrer dans notre cerveau. Comme si le risque de contamination ne coulait pas assez.... de source.

 

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O
<br /> Cher Daniel,<br /> Décidément, c’est à croire que le contenu des vidéos sur cette enquête consacrée à l'eau du robinet est sulfureux ! Encore une fois, je n’ai plus l’extrait du reportage sous les yeux, mais encore<br /> une fois je l’ai vu et j’ai pu prendre des notes !<br /> Elles concernent l’intervention de la directrice des risques sanitaires de l’AFSSA.<br /> Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de visionner cette séquence, voici un récapitulatif du langage corporel observable durant l’interview :<br /> 1’31 : Tout d’abord, la directrice est assise sur une chaise, elle adopte une position d’indécision, c'est-à-dire qu’elle n’est ni dans la volonté de communiquer, ni dans celle de fuir, elle ne l’a<br /> pas décidé encore… Ses deux mains sont jointes les doigts croisés, ce qui nous indique une certaine prudence.<br /> 1’34 : à l’écoute de la question de la journaliste, la directrice dirige ses deux mains vers sa bouche ! Elle cache véritablement sa bouche. Ce geste nous indique une très grande gêne, voire<br /> immense. Les adultes font des gestes de la sorte quand ils sont choqués. Ses jambes marquent un rejet de la caméra, elles sont croisées à l’opposée de celle-ci.<br /> 1’39 : nous voyons une bouche en huître. C’est une mimique de la bouche qui se ferme fortement et rentre presque à l’intérieur. Nous faisons ce geste quand nous ne voulons surtout pas dire quelque<br /> chose.<br /> 1’41 : les mains sont toujours jointes entrelacées, la vigilance est toujours de mise.<br /> 1’52 : la directrice répond « nous ne recommandons rien », tête baissée ! Il s’agit d’un geste de gêne, de peur d’être découvert. Elle baisse la tête en donnant cette réponse, je vous laisse en<br /> tirer les conclusions qui s’imposent !!<br /> Des signes d’énervement et de malaise ont suivi, comme des micro expressions significatives et des mouvements de déglutitions appuyées, des tensions musculaires au niveau des mâchoires, l’envie de<br /> mordre n’est pas loin … « Coupez ! » dira t-elle. Rien d’étonnant qu’elle veuille sortir de ce cauchemar car la vérité qui ressort de ce reportage est parfaitement scandaleuse.<br /> <br /> Continuez ainsi à traquer ce genre d’interventions. Je vous soutiendrai !<br /> <br /> Bien à vous.<br /> <br /> Olga Ciesco<br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Bonjour Olga. Votre commentaire matinal est un véritable cadeau pour démarrer cette journée. Ah, si vous aviez pu être présente dans le studio de la BBC il y a 70 ans... Que d'infos précieuses<br /> auriez vous pu consigner sur De Gaulle. J'imagine en effet beucoup de mimiques quand j'écoute son intonation.<br /> <br /> <br /> Pour les vidéos retirées de Dailymotion. C'est une question de droits d'auteur :-( Dommage, car nous c'est à titre pédagogique que nous les relayons. Heureusement, le site de Karl Zero fait de la résistance. C'est chez lui que j'ai pu retrouvé l'extrait de l'enquête de France 3.<br /> <br /> <br /> Encore une fois, un très grand merci. Je note que vous devenez une synergologue (le mot me fait bizarre) citoyenne ;+) Pour une experte en non verbal, vous ne restez pas sans voix...<br /> <br /> <br /> <br />
O
<br /> Cher Daniel,<br /> Une fois de plus, vous avez parfaitement raison, le directeur interviewé est en mauvaise posture tant sur sa communication verbale que sa communication non verbale.<br /> Je regrette de ne pouvoir revisionner cette vidéo, cependant voici ce que j’ai pu remarquer la première fois que je l’ai vu.<br /> Le directeur était assis à son bureau, s’exprimait avec la main droite, avait le buste en avant et tenait un stylo dans ses mains. Ces signes nous indiquent une volonté de communiquer (position de<br /> chaise en avant), avec de l’inquiétude (geste de préhension du stylo) et une volonté de contrôler son discours (main droite mobile).<br /> A la 2’50, il retient ses propos, les empêche en quelque sorte de sortir (ceci est visible par un mouvement de langue caractéristique de paroles retenues). 5 secondes plus tard, une micro<br /> expression de grande peur se lit sur son visage (caractéristiques visibles dans les yeux exorbités et les plis de front) ; peur à l’écoute d’une remarque de la journaliste. Cette peur est suivie<br /> par un axe de tête vers le bas, ce qui nous indique une volonté de ne pas être découvert.<br /> C’est déjà trop tard …<br /> La journaliste continue à lui poser des questions, à la 3’14 il cherche ses idées (visible dans ses mouvements oculaires), il ne sait quoi répondre, il refait le même geste de préhension, ce qui<br /> nous indique une montée du stress.<br /> Ce que j’ai vu ensuite, je ne peux malheureusement pas vous donner les items exacts car la vidéo n’est plus disponible…néanmoins je peux vous dire qu’il s’agissait d’une personne qui capitule et<br /> qui n’est pas fière. Une personne qui retient ses propos et qui décide de ne plus parler davantage.<br /> J’espère compléter votre analyse du verbal.<br /> Bien à vous.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Bonsoir Olga,<br /> Comme dirait Guillaume DURAND, mille mercis chère Olga Pour votre commentaire comme pour votre alerte sur les vidéos<br /> effacées par Youtube. En voici de nouvelles en provenance de Dailymotion. A noter, la séquence chez Veolia commence ici à 7 : 20. J'espère que chacun pourra se rendre compte de la pertinence de<br /> votre regard. Puisse les acteurs mis en cause, prendre conscience de l'importance du non verbal dans une interview. Y compris écrite.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> Et si vous en avez la curiosité et le temps, je vous invite à savourer l'interview de la responsable des risques sanitaires de l'Afdass (1 : 25) ou celle d'une agent de la Ddass (12 : 35).<br /> Deux séquences qui illustrent la trilogie intonation gestes regard.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br />